samedi 19 septembre 2009

Peser ne fait pas engraisser.

Il me semble que c’est Jacques Tardif qui, suite à ses recherches, a conclu qu’au moment de débuter leur scolarité les enfants pensent qu’ils viennent à l’école pour apprendre alors que, deux années plus tard, ils considèrent que c’est plutôt pour être évalués.

La conséquence la plus évidente de la réforme de l’année 2000 au Québec est le régime de terreur imposé depuis quelques années aux enseignantes et aux élèves par le biais de l’évaluation. Avant la réforme, en vingt-huit (28) années d’animations auprès du personnel enseignant, jamais l’évaluation n’a pris autant de place. Depuis la réforme, avant d’amorcer une animation, il faut s’attendre, même si cela n’est pas à l’ordre du jour, à ce que LA QUESTION qui finira par être posée portera sur l’évaluation.

Il fut un temps pendant lequel il n’y avait pas que les enseignantes et les élèves qui comprenaient que peser ne fait pas engraisser, qu’évaluer ne conduit qu’à un seul apprentissage : savoir comment réagir lors d’une évaluation et, ainsi, réussir souvent à déjouer cette évaluation.

Depuis la réforme, enseignantes et élèves doivent plier sous le joug de l’évaluation. Un temps précieux n’est ainsi plus disponible pour l’apprentissage et le temps qui reste se déroule en tentant de dissiper le stress qu’impose déjà une éventuelle évaluation. Comprenons-nous bien, l’évaluation est essentielle, son omniprésence ne l’est nullement.

Malheureusement, lorsque la porte est ouverte à l’imposition aveugle d’une quelconque dictature, telle celle que fait vivre actuellement l’évaluation, il se trouve toujours des émules des célèbres chemises noires d’Hitler qui se feront un devoir de sillonner leur patelin afin de rappeler les dictats qu’imposent quelques fonctionnaires dont le travail est fort peu ou fort mal … évalué.

Robert Lyons

Cette année, pour diverses raisons, Mathadore ne sera publié qu’aux deux semaines et visera principalement à alimenter le blog afin de permettre un débat essentiel après près de dix années de réforme.
Le projet de construire un programme est donc abandonné puisque trop peu de lecteurs se sentaient aptes à donner leur opinion dans ce qui est, avouons-le, un projet qui demande des connaissances et une expérience peu répandues.